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Antoine (à dr.) et Guillaume Fuyet (à g.), cofondateurs de la start-up Champerché. © DR

Quartiers Fertiles

Culture sous les pavés chez un lauréat à Sartrouville

Donner une deuxième vie à un parking souterrain désaffecté pour cultiver du persil, du basilic ou des tomates, tout en consommant le moins d’eau et d’énergie. Tel est le pari (réussi) de la start-up francilienne Champerché, lauréate de l’appel à projets « Quartiers Fertiles » de l’ANRU.

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Des fruits, des légumes et plus de quarante variétés d’aromates pousseront bientôt au milieu de la cité des Indes, à Sartrouville (78). Ni lopins de terre ni tracteurs n’ont pourtant investi ce quartier, qui bénéficie d’un vaste projet de renouvellement urbain. Les cultures sont… sous les pavés, dans un parking souterrain désaffecté de 1 300 m2 auquel la jeune équipe de Champerché s’apprête à redonner un usage utile et sécurisé en le réaménageant. Difficile à imaginer, et pourtant.

Nos rendements sont jusqu’à 216 fois plus importants qu’en agriculture en plein champ, pour une consommation d’eau inférieure

Créée en 2017 par une poignée d’ingénieurs ambitieux, l’entreprise installe ici sa deuxième ferme urbaine, après une première hébergée à Paris. Nos cultures sont hors sol et nous pratiquons la bioponie, détaille Giovanni Gugliuzza, responsable de la communication. La bioponie ? Les racines baignent dans une solution liquide nutritive composée d’éléments organiques tels que les purins, les champignons symbiotiques, les bactéries, etc. Aucun pesticide ni intrant chimique n'est utilisé. Nos produits sont 100 % naturels mais n’ont pas le label Agriculture biologique car ils ne sont pas en terre, poursuit le porte-parole. La bioponie ne manque pas d’atouts. Nos rendements sont jusqu’à 216 fois plus importants qu’en agriculture en plein champ, pour une consommation d’eau inférieure de 90 % grâce à un système d’irrigation en circuit fermé, confirme Giovanni Gugliuzza.

L’équivalent de 24 hectares de plein champ

Par ailleurs, Champerché travaille à la verticale pour augmenter la surface cultivée. Résultats, à Sartrouville, les 700 m² dédiés à la production représentent l’équivalent de 24 hectares de plein champ. Les premiers fruits, légumes et aromates sont attendus cet été. Jusqu’à 30 tonnes pourraient être produites chaque année. La récolte n’est pas l’unique ambition de Champerché. Dans la dynamique du projet, c’est toute la cité des Indes qui sera impactée : création d’emplois locaux (agriculteurs urbains, préparateurs de commandes, chauffeurs-livreurs), alimentation plus saine, en circuit court, renaissance d’espaces délaissés qui améliorent le cadre de vie des habitants des quartiers, etc. Rien d’étonnant donc que la start-up soit l’une des 27 lauréates de la première tranche de l’appel à projets « Quartiers fertiles », plan d’accompagnement piloté par l’ANRU qui finance des initiatives innovantes d’agriculture urbaine.

Quartier Plateau à Sartrouville (78)

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