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Santé, Cadre de vie

Anne-Claire Mialot : "Les efforts consacrés à la santé peuvent avoir un effet positif sur les dynamiques urbaines"

Directrice générale de l'ANRU, Anne-Claire Mialot explique en quoi la place occupée par la santé et le bien-être dans la mission de l'Agence évolue vers une démarche plus globale : un urbanisme favorable à la santé.

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Quelle place occupent la santé et le bien-être dans la mission de l’ANRU ?

Anne-Claire Mialot : L’ANRU a pour mission d’améliorer la vie des habitants dans les quartiers. Dans ce cadre, la question de la santé apparaît comme un sujet clé, au même titre que d’autres enjeux comme la cohésion sociale ou la réussite éducative. C’est aussi une problématique complexe à laquelle l’ANRU s’intéresse depuis le premier Programme National de Rénovation Urbaine. Mais notre approche évolue. Dans un premier temps, nous nous sommes concentrés sur le financement d’équipements structurants pour la réduction de l’inégalité de l’accès aux soins. Aujourd’hui, avec le NPNRU, nous développons une démarche plus globale, qui vise notamment à promouvoir un urbanisme favorable à la santé susceptible de prendre en compte l’ensemble des enjeux de santé environnementale dans les projets de renouvellement urbain.

Si l’urbanisme peut être favorable à la santé, pensez-vous que la santé peut à son tour être favorable au développement des quartiers ?

Les retours des premières démarches déployées dans les territoires semblent effectivement indiquer que les efforts consacrés aux problématiques liées à la santé et au bien-être peuvent avoir un impact positif sur les dynamiques urbaines. Ainsi, il y a quelque temps j’ai eu l’occasion de m’entretenir avec la maire de Nantes, Johanna Rolland, qui a témoigné des effets positifs de l’ouverture d’une maison de santé pluriprofessionnelle dans le quartier en renouvellement de Bellevue, non seulement en matière d’accès aux soins, mais aussi s’agissant de vivre-ensemble, pour le système éducatif et plus généralement dans la reconnexion du quartier avec le reste de la ville.

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Santé et urbanisme : notre dossier

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Concrètement, quel rôle joue actuellement l’ANRU sur ces questions-là ?

L’ANRU intervient sur ses trois leviers d’actions habituels. Elle finance ainsi des équipements spécifiquement dédiés à l’accès aux soins ou dans la sphère médico-sociale. Elle soutient également l’innovation, à travers le dispositif ANRU+ et le PIA « Ville durable et solidaire » dont elle est l’opérateur. Enfin, nous nous attachons aussi à outiller les acteurs et à favoriser le transfert d’expériences, à travers des conférences, des échanges que nous organisons, sans oublier le guide « Santé et bien-être dans les quartiers en renouvellement urbain ». Réalisé en 2021 en partenariat avec l’ARS Île-de-France, il présente une panoplie d’outils et de méthodes utiles pour sensibiliser les acteurs aux enjeux de santé et pour concevoir et mettre en oeuvre des projets favorables à la santé.

L'urbanisme transitoire fait le lien entre la gestion urbaine et long terme du renouvellement urbain

Quelles évolutions envisagez-vous dans les années qui viennent ?

Pour le futur, nous avons souhaité intégrer cette question dans le cadre de la démarche « Quartiers Résilients » initiée à l’automne dernier. Notre objectif est de contribuer à faire émerger plusieurs projets adressant les différents enjeux de santé environnementale. Pour ce faire, nous n’avancerons pas seuls, ce qui serait impossible sur un sujet aussi complexe : nous avons déjà renouvelé notre collaboration avec l’ARS Île-de-France et nous envisageons de travailler davantage avec des acteurs comme les agences de l’eau, l’ADEME ou encore l’Agence nationale de la cohésion des territoires.

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