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Jéru 2021

Renouvellement urbain : ce qu'il faut retenir de ces Journées d'échanges des acteurs

Les Journées d'échanges entre acteurs du renouvellement urbain, qui ont eu lieu les 1er et 2 juillet 2021, continuent en replay avec 45 heures de contenus à découvrir sur notre site. Retour sur les moments forts de cette édition 100% numérique, 100% passionnante, autour de tous les déterminants qui conditionnent l’avenir des quartiers prioritaires de la politique de la ville.

Vu dans en villes, le mag de l'anru

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Il est 9 heures ce 1er juillet. Les Jéru 2021 vont commencer. À Pantin, le premier étage du futur siège de l’ANRU est une ruche calme où une trentaine de techniciens effectuent les derniers réglages. Un micro à vérifier par ici, des caméras à positionner au centimètre près pour offrir la meilleure vue aux participants.

Les invités qui arrivent se concentrent pendant qu’on les maquille dans une loge aménagée dans un recoin de l’immense plateau, presque vide. Tous s’étonnent d’être au premier rang du spectacle offert par le canal de l’Ourcq, les joggeurs, les vélos, les collègues qui se retrouvent pour aller au travail, le restaurant qui sort ses tables. Sur l’écran de retour de la caméra principale, juste le frémissement des grands arbres qui jouxtent le bâtiment et, en arrière-plan, les échafaudages de l’immeuble d’en face. La vie, le vert, les travaux… On ne pourrait rêver meilleur cadre pour parler de renouvellement urbain.

Des contenus articulés autour d'une raison d'être : transformer les quartiers, cultiver les possibles

9 h 30, la 7e édition des Jéru est officiellement lancée par Olivier Klein, président de l’ANRU. Ces Jéru sont particulières, digitales, différentes, importantes, résume-t-il avant de saluer les 2 500 participants inscrits et tous ceux qui se sont mobilisés pour permettre la tenue de cette manifestation inédite tant par son format – 100 % digital et résolument participatif – que par ses contenus articulés autour d’une raison d’être forte : transformer les quartiers, cultiver les possibles.
 

« La transformation des quartiers, ça fonctionne ! »

Au cours de ces deux journées, il sera donc beaucoup question d’avenir, de l’habitat bien sûr, qu’il faut rénover, repenser et adapter à un quotidien post-pandémie, mais aussi de tout ce qui fait cité : l’espace, l’environnement, les commerces, l’emploi, l’alimentation, l’accès à la santé et à la culture, la participation citoyenne…

Mais pour l’heure, cette première plénière est ancrée dans le présent, avec d’emblée cette question cruciale : que pensent les Français de leur territoire de vie ? Pour y répondre, Jean-Daniel Lévy, directeur délégué d’Harris Interactive présenteles résultats d’une grande enquête réalisée pour l’ANRU auprès de près de 1 700 personnes,dont 700 résidant en quartier prioritaire de la politique de la ville (QPV).

Ces travaux nous montrent que la pandémie n’a pas changé le regard que portent nos concitoyens sur leur quartier. Les deux publics interrogés expriment des niveaux de satisfaction et d’attachement élevés à l’égard de la vie dans leur commune. Néanmoins, concernant leur quartier en particulier, les habitants des QPV ont un avis souvent plus négatif que le reste de la population, résume le spécialiste de l’opinion. Une nuance qui ne passe pas inaperçue.

 

« Il était important que les Jéru puissent se tenir cette année à un moment particulier de la vie du Nouveau Programme National de Renouvellement Urbain. C’est maintenant que les ambitions transformatrices que nous portons ensemble au service des habitants pourront être visibles. L’objectif fixé par le premier ministre qui veut que les chantiers soient engagés dans 300 quartiers d’ici à la fin de l’année est déjà presque atteint avec six mois d’avance. C’est un message d’espoir pour nos concitoyens habitant les quartiers prioritaires. Ces Jéru se tiennent aussi après une augmentation conséquente du budget du NPNRU. Cet abondement permettra d’accélérer le démarrage de certains chantiers, d’amplifier aussi les programmations, il rendra possible de démarrage d’opérations qui n’auraient pas pu être financées sans cela. Je le dis sans ambiguïté : le renouvellement urbain est l’une des priorités de notre gouvernement. »

L’enquête d’Harris Interactive nous prouve que la transformation des quartiers, ça fonctionne. Mais elle nous dit aussi qu’il y a encore du travail !, affirme Olivier Klein, président de l’ANRU, avant de faire le point sur l’avancée du Nouveau Programme National de Renouvellement Urbain (NPNRU). Près de sept ans après son lancement, 95 % des projets des 450 quartiers concernés sont désormais passés en comité d’engagement et 400 quartiers ont déjà un projet validé.

Les chantiers ont commencé dans 291 quartiers. À Romainville, on construit une école ; dans ma ville de Clichy, le conservatoire sort de terre et les démolitions au Chêne Pointu ont commencé, poursuit Olivier Klein. Bien sûr, les temps d’études paraissent toujours trop longs aux habitants de nos quartiers, d’autant plus quand ils sont étroitement associés au projet, comme c’est le cas avec le NPNRU. Mais quand les grues arrivent en ville tout change ! 

2 milliards d’euros supplémentaires
Les mois qui viennent devraient en outre voir le programme amplifier encore son échelle et son rythme grâce aux 2 milliards d’euros de budget supplémentaire annoncés par le Premier ministre, Jean Castex, lors du Comité interministériel des villes (CIV) de janvier dernier. Une rallonge qui porte l’enveloppe globale du NPNRU à 12 milliards, contre 5 milliards initiaux. Avec 1,4 milliard d’euros, Action Logement est le principal contributeur de ces nouvelles ressources.

Nous finançons l’ANRU depuis ses premiers jours, rappelle Bruno Arcadipane, président d’Action Logement. Nous sommes aussi des acteurs opérationnels de la vie des quartiers, à travers nos ESH et la Foncière Logement. L’étude d’Harris Interactive pointe du doigt de fortes attentes de la part des habitants. Notre engagement doit être à la hauteur.  

Faire de ces territoires des lieux d’innovation, exemplaires, où l’on fait mieux qu’ailleurs sur le plan de la mixité, de l’éducation, de l’emploi, de l’environnement ou de la santé

Même détermination du côté du monde HLM, qui apporte pour sa part 400 millions d’euros à l’abondement de 2 milliards. Moi, ce que je vois dans cette enquête d’opinion, c’est que les politiques publiques changent concrètement la vie des gens et c’est un grand encouragement à poursuivre nos efforts collectifs, indique Marianne Louis, directrice générale de l’Union sociale pour l’habitat. Les bailleurs ont toujours pris leur part à travers l’amélioration des logements et de leur insertion dans l’environnement urbain. Aujourd’hui, les conséquences de la crise sanitaire nous incitent à explorer de nouvelles pistes de réflexion pour que le logement social s’adapte aux besoins qui se sont révélés lors des dix-huit derniers mois, en ce qui concerne notamment les espaces extérieurs, la modularité ou l’isolation phonique.

Changer la vie en changeant le logement, donc, mais pas seulement. Avec ces moyens supplémentaires, nous avons une occasion historique de faire des quartiers de la politique de la ville des lieux dotés de toutes les aménités, dont nous avons tous besoin pour bien vivre, ajoute Olivier Klein en conclusion. Mais nous pouvons aussi aller plus loin et faire de ces territoires des lieux d’innovation, exemplaires, où l’on fait mieux qu’ailleurs sur le plan de la mixité, de l’éducation, de l’emploi, de l’environnement ou de la santé. Enfin, si nous pouvons également contribuer à transformer ces anciens lieux de relégation en lieux de destination, l’ANRU et ses partenaires auront la fierté de la mission accomplie.  

 

2 500 participants inscrits à ces deux journées
200 intervenants
2 plénières
5 grands débats
14 ateliers
40 retours d’expérience
45 heures de contenusaccessibles en ligne sur anru.fr

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