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Emmanuelle Cosse, Présidente de l'Union Sociale pour l'Habitat, évoque l'actualité de l’Union nationale des fédérations d’organismes HLM et les grands objectifs de son mandat. © USH

Etat d'avancement du NPNRU, Partenaires

Emmanuelle Cosse : "Cette crise a montré l’importance du bien-vivre chez soi"

Ministre du Logement et de l'Habitat durable en 2016-2017, ancienne Vice-présidente du Conseil Régionale d'Île-de-France en charge de ces thématiques, Emmanuelle Cosse vient d’être élue pour quatre ans à la tête du mouvement HLM. Elle revient sur l'actualité mais aussi les objectifs de son mandat.

Vu dans en villes, le mag de l'anru

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Quelle est votre feuille de route pour ce mandat ?

Mon ambition est de remettre l’habitat social au cœur des politiques publiques. Sur le plan environnemental, il joue un rôle moteur dans la rénovation thermique des bâtiments. Il doit aussi contribuer au retour de la nature dans les quartiers, afin d’améliorer leur résilience face aux épisodes répétés de canicule. Dans le domaine social, sa mission traditionnelle – loger nos concitoyens les plus modestes – doit s’accompagner d’actions vers des publics ciblés, comme les séniors ou les familles monoparentales. Sur tous ces sujets, nous devons être force de propositions ! 

Je considère, comme mon prédécesseur, qu’il faut abonder l’enveloppe du NPNRU de 2 milliards d’euros. Cela permettrait de conforter les financements de nombreux projets.

Quel est votre regard sur l’action de l’ANRU ?

En tant que vice-présidente de la Région Ile-de-France, j’ai siégé au conseil d’administration de l’ANRU de 2010 à 2015. J’ai pu mesurer à quel point son action était utile. À cet égard, je considère, comme mon prédécesseur qu’il faut abonder l’enveloppe du NPNRU de 2 milliards d’euros. Cela permettrait de conforter les financements de nombreux projets. On observe en effet que certains élus hésitent à s’engager car ils redoutent que les financements ne soient pas au rendez-vous en fin de programme. 

Quels enseignements les organismes HLM tirent-ils de la crise sanitaire ?

Cette crise a montré l’importance du bien-vivre chez soi… Et mis en exergue les difficultés liées à la promiscuité. Nous devons donc disposer de moyens pour construire des logements plus grands. Les périodes de confinement ont aussi mis en lumière le rôle de nos personnels auprès des personnes en difficulté. Gardiens d’immeuble, conseillères familiales, agents d’entretien… Quelle que soit la situation, les bailleurs sociaux sont là. C’est ce qui nous différencie des bailleurs classiques et fait la noblesse de notre métier. 

Favoriser la mixité sociale est au cœur des enjeux portés par l’ANRU dans ses programmes. Comment l’USH se positionne-t-elle sur ce sujet alors que l’accès au logement reste difficile pour de nombreux ménages ?

On peut à la fois renforcer la mixité sociale et loger tous les habitants. Le problème, c’est que la mixité sociale repose aujourd’hui presque exclusivement sur les quartiers d’habitat social. La solidarité territoriale fait défaut, certaines villes ayant choisi de faire un tri parmi les populations qu’elles accueillent, d’autres ne respectent pas la loi SRU. Les quartiers populaires souffrent également de la mono-activité : en dehors de l’habitat, peu d’activité économique, éducative ou culturelle. Autrement dit, construire des logements en accession ne suffit pas à créer de la mixité dans les quartiers. Il faut aussi réfléchir à l’échelle des grands programmes de rénovation urbaine, pour rendre moins étanches les frontières entre différents quartiers donc, entre différentes populations. 
 

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