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Vie de l'Agence

"2020 doit rester une année utile pour la transformation des quartiers"

Covid, élections municipales, avancées des projets… Olivier Klein, président de l’ANRU, et Nicolas Grivel, directeur général, dressent le bilan du premier semestre 2020 de l’Agence. Une année importante pour le renouvellement urbain, malgré l’impact de la crise sanitaire.

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Quelles sont les conséquences de la crise sanitaire sur les projets de renouvellement urbain ? 

Nicolas Grivel. Il est encore tôt pour tirer les conséquences de cette crise historique, mais nous ferons tout ce qui est possible pour que 2020 reste une année utile pour la transformation du cadre de vie des habitants des quartiers qui ont été, à plus d’un titre, en première ligne. Dès le début du mois de mai, nous avons adressé aux élus et à leurs équipes un livret apportant des réponses concrètes à leurs interrogations, qui portaient notamment sur les retards des chantiers et les surcoûts liés à la mise en place des mesures sanitaires. 

Olivier Klein. C’est une maigre consolation, mais de nombreux maires ont constaté que les habitants des quartiers rénovés avaient largement mieux vécu le confinement que ceux des quartiers où la transformation s’engage seulement maintenant. C’est satisfaisant de voir que les interventions permises par l’ANRU se traduisent concrètement en mieux-vivre, même dans une période compliquée.

Concrètement, quelles réponses l’ANRU apporte-t-elle ?

Olivier Klein. Pour aller au-delà des souplesses déjà existantes en cas d’aléas, notre conseil d’administration a adopté le 23 juin une série de mesures visant à proroger jusqu’en juin 2021 toutes les dates d’engagement ou de paiement d’opérations initialement programmées en 2020 sur le Nouveau Programme National de Renouvellement Urbain (NPNRU). Ce délai complémentaire devant garantir la bonne finalisation des opérations retardées.

Nicolas Grivel. Sur le plan financier, pour soutenir les bailleurs sociaux et les collectivités territoriales dans cette période et accompagner la relance des chantiers, le conseil d’administration a également prévu la mise en place d’un système de paiement plus favorable au lancement rapide des chantiers. Ce sera une bouffée d’oxygène pour beaucoup. 

Près de 250 opérations sont déjà achevées et plus de 500 sont en chantier ! Ce n’est qu’un début mais dans les quartiers concernés cela fait déjà une différence. Olivier Klein

Où en est le Nouveau Programme National de Renouvellement Urbain ?

Olivier Klein. Le NPNRU est bien entré dans sa phase opérationnelle et commence à être tangible pour 3 millions d’habitants. Près de 250 opérations sont déjà achevées et plus de 500 sont en chantier ! Ce n’est qu’un début mais dans les quartiers concernés cela fait déjà une différence.

Nicolas Grivel. Cela va s’accentuer encore car nous avons déjà validé les projets de transformation de près de 400 des 450 quartiers concernés. Les derniers projets seront validés d’ici à la fin de l’année, dès que les nouvelles équipes municipales seront installées et prêtes à reprendre les échanges avec nous.

Quel est l’impact des élections municipales sur les projets ?

Nicolas Grivel. Les six années à venir seront marquées par la traduction tangible des projets dans les quartiers. Pour les élus concernés, c’est une opportunité passionnante, au coeur de nombreux enjeux de société, et cruciale pour la cohésion sociale de leur territoire. En fonction du contexte local sorti des urnes, nous serons à leurs côtés pour poursuivre le travail engagé dans le mandat précédent et les accompagner dans la prise en main du dossier. Nous avons déjà organisé de nombreuses visioconférences avec certains maires et, dès la rentrée, nous irons à leur rencontre, dans chacune des dix-huit régions.

Olivier Klein. Les quinze années d’expérience de l’ANRU nous permettent de constater qu’il n’y a pas un renouvellement urbain de gauche et un renouvellement urbain de droite. Il y a simplement des élus passionnés et impliqués sur leur territoire qui se démènent pour changer la vie des habitants de leurs quartiers. L’Agence a toujours été et restera le partenaire de confiance pour les aider dans cette ambition.

Les six années à venir seront marquées par la traduction tangible des projets dans les quartiers. Pour les élus concernés, c’est une opportunité passionnante, au coeur de nombreux enjeux de société, et cruciale pour la cohésion sociale de leur territoire. Nicolas Grivel

Au-delà des programmes de renouvellement urbain, le début de l’année 2020 a été aussi marqué par le lancement de l’appel à projets « Les Quartiers fertiles »…

Nicolas Grivel. Nous avons lancé en février l’appel à projets « Les Quartiers fertiles » avec le SGPI, l’Ademe et la Banque des territoires pour encourager le développement de l’agriculture urbaine dans les quartiers concernés par le NPNRU. Nous avions la conviction que l’agriculture urbaine était source de bénéfices environnementaux, sociaux, éducatifs et économiques et qu’elle ne devait pas s’adresser qu’aux habitants des territoires les plus favorisés des métropoles.  Nous avons déjà reçu plus de 60 candidatures !

Quelle est l’actualité des autres Programmes d’investissements d’avenir mis en oeuvre par l’ANRU ?

Nicolas Grivel. Notre démarche ANRU + Les Innovateurs a également poursuivi sa montée en puissance ces derniers mois.  Son objectif est de rapprocher les start-up et entreprises de l’économie sociale et solidaire des porteurs de projets pour que la transformation des quartiers ne soit pas seulement l’occasion de rattraper les autres territoires en matière d’innovation mais bien de prendre un vrai temps d’avance. À ce jour, plus de 200 start-up et entreprises de l’ESS sont référencées par l’ANRU et initiées aux enjeux du renouvellement urbain pour faciliter leur intégration dans les projets. Cette démarche a d’ailleurs été récompensée par la revue spécialisée Acteurs publics.

Olivier Klein. Nous poursuivons également la montée en puissance de nos actions en matière de développement économique dans les quartiers. Notre fonds de co-investissement nous permet d’investir en fonds propres aux côtés d’investisseurs privés dans des opérations d’immobilier à vocation économique. Ces investissements ne se feraient pas si un acteur reconnu comme l’ANRU ne venait pas partager une partie du risque financier à leurs côtés. Nous avons déjà investi dans une dizaine de projets, et les premiers retours sont très bons. De nombreux autres projets vont émerger dans les mois à venir.

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