Sondage, Communiqué de presse

Comment vivent les Français dans leur quartier ?

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Baromètre - Janvier 2024 - ANRU et Harris Interactive
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Objectifs de mixité sociale et de développement durable : un baromètre qui livre des réponses éclairantes

Il y a 20 ans, le décret du 9 février 2004 créait l’Agence nationale pour la rénovation urbaine avec une mission, contribuer, dans un objectif de mixité sociale et de développement durable, à la réalisation [des] programme[s] nationa[ux] de rénovation urbaine. Deux décennies après sa création, cette politique publique de solidarité nationale dédiée au renouvellement urbain des quartiers prioritaires de la politique de la ville se poursuit.

C’est l’objet du baromètre d’opinion ANRU – Harris Interactive paru en janvier 2024 et intitulé « Les Français dans leur quartier – vague 3 ». Celui-ci livre des réponses éclairantes dont on peut souligner les principaux enseignements :

  • Une satisfaction vis-à-vis du lieu de vie qui reste stable dans le temps, et des habitants nettement plus satisfaits de vivre dans leur quartier une fois qu’il est rénové

D’une manière générale, les Français se montrent largement satisfaits de leur lieu de vie, comme c’était déjà le cas lors des précédentes enquêtes. 87% se disent satisfaits de vivre dans leur commune, 88% dans leur quartier et 90% dans leur logement. Ces niveaux de satisfaction s’avèrent comme par le passé plus faibles dans les QPV, mais restent néanmoins nettement majoritaires : 83% des habitants de QPV se montrent satisfaits d’habiter dans leur commune, 76% dans leur quartier et 84% dans leur logement. De plus, les habitants qui indiquent être concernés par un programme de rénovation urbaine et dont les rénovations sont aujourd’hui terminées semblent nettement plus satisfaits de vivre dans leur quartier (80%) que ceux pour qui les rénovations sont en cours ou à venir (73%).
 

  • Une image du quartier qui s’améliore, particulièrement chez les habitants de QPV

Les jugements favorables sur la situation du quartier progressent par rapport aux précédents baromètres, particulièrement dans les QPV. Ainsi, on note une hausse de 5 points depuis 2021 sur l’évaluation de la situation du quartier chez l’ensemble des Français, tandis qu’elle est de 7 points parmi les habitants de QPV. Et dans les QPV encore plus qu’ailleurs, de plus en plus d’habitants portent un jugement positif sur la situation de leur commune ou de leur quartier lorsqu’ils le comparent à d’autres territoires en France. Ainsi, si l’image globale du quartier reste moins favorable dans les QPV qu’ailleurs en France, celle-ci semble connaître une amélioration significative depuis ces dernières années, une évolution qui n’est certainement pas étrangère aux politiques menées dans ces quartiers, parmi lesquelles les programmes de rénovation urbaine.
 

  • La rénovation énergétique des bâtiments au cœur des attentes des habitants pour l’avenir de leur quartier

Interrogés sur les priorités pour l’avenir de leur quartier, les Français placent la rénovation énergétique des bâtiments en tête de classement. 72% d’entre eux la considèrent comme prioritaire, devant la création/rénovation des voies de circulation (60%), la rénovation des espaces piétons (59%), ou encore le développement d’espaces verts (56%). Dans les QPV, toutes ces propositions paraissent davantage prioritaires dans l’absolu. La hiérarchie des priorités reste similaire, avec les rénovations énergétiques en tête devant les autres types de travaux (82%). Toutefois, on accorde dans les QPV une importance encore plus forte qu’ailleurs aux espaces verts (74%, +18 points par rapport à la moyenne) et à la démolition de logements dégradés pour en reconstruire de plus adaptés (72%, +22 points).
 

  • Les habitants de QPV toujours plus exposés aux impacts du changement climatique

Logement, énergie et alimentation constituent les trois premiers postes de dépenses rapportés par les Français, dans les QPV comme ailleurs. Néanmoins, le logement apparaît dans les QPV encore plus nettement qu’ailleurs devant les autres postes de dépenses : 35% des habitants le citent comme leur premier poste de dépense. Lourde charge dans le budget des Français, le logement est également sujet à de nombreuses difficultés du quotidien : ainsi, 43% de la population indique avoir déjà été confronté à une température trop élevée dans leur logement pendant l’été, 40% à une température trop basse pendant l’hiver, et 34% à une mauvaise insonorisation. 76% des habitants des QPV indiquent avoir déjà mangé des aliments de moins bonne qualité que d’habitude (contre 61% dans la population générale). Et 63% indiquent avoir déjà sauté un repas pour faire des économies, contre 39% dans la population générale.

  • Les habitants de QPV conscients et engagés pour la transition écologique

Si les habitants des QPV sont plus exposés que la majorité des Français aux impacts négatifs du changement climatique, ils sont aussi plus engagés et conscients de leur rôle pour en limiter les effets. Ainsi, 91% des habitants de QPV sont engagés dans la réduction de leur consommation d’eau chaude pour des raisons écologiques contre 85% des Français ; et 88% des habitants des QPV consomment leur électricité en priorité sur les heures creuses pour des raisons écologiques contre 82% des Français. Engin, 90% des habitants des QPV déclarent limiter leurs déplacements personnels pour raisons écologiques contre 85% de la population française.
 

  • Un souhait de déménager nettement plus fort dans les QPV qu’ailleurs

Moins satisfaits de leur logement que la moyenne des Français, et davantage confrontés aux diverses difficultés évoquées, les habitants de QPV expriment plus souvent le souhait de déménager. 62% des habitants de QPV souhaiteraient changer de logement, contre 41% dans l’ensemble de la population. Aussi, quand 30% des Français se montrent ouverts à l’idée de changer de quartier, ce chiffre atteint 51% parmi les habitants de QPV. Cependant, le profil des aspirants au déménagement semble similaire que l’on habite en QPV ou pas, et dans les QPV comme ailleurs, ce sont surtout les moins de 35 ans et les catégories aisées qui souhaitent le plus déménager.

Pour Anne-Claire Mialot, directrice générale de l’ANRU : Le renouvellement urbain est une opportunité pour adapter nos quartiers aux impacts du changement climatique. Le baromètre nous le rappelle, c’est dans les quartiers qu’on subit le plus les conséquences du réchauffement climatique, alors même que ceux qui y habitent sont les moins émetteurs de gaz à effet de serre. Le renouvellement urbain est aussi une promesse, celle qu’aucun quartier de la République ne sera abandonné à lui-même. Les habitants sont conscients de l’engagement collectif pour l’amélioration du cadre de vie. Ils nous disent aussi que la vie dans leur quartier s’améliore lorsque les rénovations sont terminées. Ils nous disent, enfin, qu’eux aussi souhaitent pouvoir bénéficier d’une mobilité territoriale et ne pas être assignés à résidence