Bilan intermédiaire de la démarche Quartiers Résilients

Édito de Patrice Vergriete, président de l'ANRU

"Nous traversons actuellement des événements climatiques, économiques et sociaux de plus en plus intenses et fréquents. Ils impactent notre santé, notre qualité de vie et nos manières de vivre la ville. Qu’il s’agisse des inondations dans le Pas-de-Calais, des canicules des derniers étés, de la persistance des inégalités sociales ou de l’augmentation de la ségrégation sociospatiale, tout cela interroge notre résilience, davantage encore dans les quartiers prioritaires qui concentrent précarité économique et dysfonctionnements urbains. 

Pour tendre vers plus de résilience, il nous faut une approche transverse associant adaptation au changement climatique, développement local et cohésion sociale. Ces trois piliers sont dans l’ADN de l’ANRU depuis sa création. Le Nouveau Programme National de Renouvellement Urbain (NPNRU) intègre les enjeux environnementaux depuis son lancement en 2014. 

Les transformations dans les 448 quartiers en renouvellement urbain sont d’une telle ampleur qu’il est indispensable de nous assurer que ces quartiers seront toujours vivables en 2030. C’est l’objectif de la démarche « Quartiers Résilients », lancée en 2022. 

En trois ans, elle a permis de réinterroger sous l’angle de la résilience les projets NPNRU à l’occasion de leurs revues de projet. Elle s’est également concrétisée par un accompagnement renforcé d’une cinquantaine de quartiers ciblés. Ils bénéficient d’expertises et de financements complémentaires de la part de l’ANRU et de ses partenaires : Action Logement, l’Union sociale pour l’habitat, la Banque des territoires de la Caisse des Dépôts, l’ADEME, le SGPI, l’ANAH, l’ANCT, les agences de l’eau, le Cerema, l’ARS Île-de-France et France Ville Durable. 

Cette mobilisation transversale des compétences et financements permet d’imaginer des projets urbains résilients pour apporter une réponse urbaine et humaine aux quartiers. Ce ne sont pas moins de 90 millions d’euros versés aux collectivités et bailleurs sociaux pour financer 300 opérations sur le point de sortir de terre. 

Autant de réalisations pour rendre des lieux plus vivables au bénéfice direct des habitants : une cour d’école plus végétale et moins bétonnée, des appartements adaptés aux températures négatives de l’hiver et aux fortes chaleurs de l’été, des espaces publics permettant de réduire le risque d’inondation, etc. S’il reste beaucoup à faire pour nous adapter aux changements en cours, nous avons l’ambition de faire des quartiers les fers de lance de la ville durable en renforçant leur contribution à la transition écologique, et en expérimentant de nouvelles manières de construire la ville. 

J’ai la conviction que ce bilan intermédiaire doit nous permettre de tirer les premiers enseignements de cette démarche pour porter un futur programme de renouvellement urbain plus ambitieux et résilient."