L’objectif de cette stratégie globale de réemploi : décarboner l’acte de construire en réutilisant et en recyclant les matériaux issus des chantiers. Un exemple concret ? La résidence Gluck, située dans le quartier prioritaire de la Reynerie, où 688 radiateurs ont été soigneusement déposés, reconditionnés et réinstallés dans un immeuble voisin. De même, des portes d’entrées, baies vitrées ou encore des faux plafonds ont permis la rénovation de huit logements d’une autre résidence.
Cette dynamique s’étend aussi au projet de rénovation énergétique de la résidence Tabar, qui a permis d’éviter 14,9 tonnes de déchets et 40,5 tonnes de CO2. Une initiative qui inscrit durablement le réemploi au coeur des politiques de renouvellement urbain et répond aux ambitions environnementales du territoire.
Il parle de la transformation du quartier
Gaëtan Cognard, conseiller municipal délégué à la politique de la ville, maire de quartier Mirail-Université, Reynerie, Bellefontaine, conseiller métropolitain
Magazine En Villes : Comment la démarche de réemploi des matériaux est intégrée aux projets de renouvellement urbain ?
Gaëtan Cognard : À Toulouse, nous avons une véritable volonté d’intégrer les enjeux de transition écologique dans les projets de transformation de nos quartiers prioritaires. Nous le faisons depuis six ans, avec le programme expérimental Life Waste2Build, dont la plateforme numérique nous permet de redistribuer les matériaux issus des déconstructions. L’ambition est de valoriser 85 % des matériaux non pollués dans le secteur du BTP. Avec 6 341 tonnes de matériaux recyclés et 156 tonnes réemployés, Life Waste2Build a montré comment la réutilisation est un levier majeur pour un urbanisme plus durable.
Quels sont les défis et perspectives pour renforcer cette dynamique de réemploi ? L’un des principaux défis est de structurer davantage cette filière. Aujourd’hui, nous travaillons sur un projet d’écocentre, un lieu physique dédié au stockage, et à la revente des matériaux récupérés. La volonté est de passer à l’étape supérieure en massifiant le réemploi et en rendant l’économie circulaire encore plus efficace et efficiente sur le territoire. Cette initiative ne pourrait se faire sans l’ANRU qui, avec sa démarche « Quartiers Résilients », nous a permis d’accélérer la réflexion sur l’économie circulaire et de lancer une étude pour concrétiser ce projet. Le renouvellement urbain de Toulouse s’inscrit désormais dans une logique de construction bioclimatique et bas carbone. Selon moi, c’est dans nos quartiers que nous fabriquons l’urbanisme de demain.
Quartier de La Reynerie à Toulouse (31)
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