En immersion

Nice : le nouveau visage de l'Ariane se dessine

Excentré, le quartier de l’Ariane, à Nice, souffrait de plusieurs problématiques : enclavement, dégradation des bâtiments et des espaces de vie, désertion des commerces… Depuis 2008, il bénéficie de programmes de renouvellement urbain ambitieux pour un total de 300 millions d’euros. Objectif : ouvrir de nouvelles perspectives aux habitants. Découvrez-les dans notre reportage.

Vu dans en villes, le mag de l'anru

Publié le 5 décembre 2022

Découvrez notre reportage

En Immersion à Nice (06), dans le quartier de l'Ariane

Agrandir l’image — Le jardin Saramito a été récemment créé au nord du quartier grâce au PNRU. ©ANRU

Nice est une ville entre mer et montagne composée de “quartiers villages”. L’Ariane, situé à l’est de la ville, en est indiscutablement un, avec une identité forte. Depuis quelques années il est en pleine mutation et attire de plus en plus , explique Anthony Borré, premier adjoint au maire de Nice, en charge de la politique de la ville. Débuté en 2008, le Programme National de Rénovation Urbaine (PNRU) a initié une transformation d’ampleur de ce quartier. Au total, 33 000 m2 de voiries et d’espaces publics ont été créés, 644 logements réhabilités, 550 logements démolis et 392 logements construits.

Le NPNRU se poursuit et amplifie l'amélioration du cadre de vie

Aujourd’hui, le Nouveau Programme National de Renouvellement Urbain se poursuit et amplifie l’amélioration du cadre de vie, des aménagements, de l’offre en logements opérée via le PNRU. Il se concentre sur trois secteurs (Saint-Joseph, Lécuyer et Sitelles) destinés à devenir des pôles d’usages urbains. Il prévoit la végétalisation et l’animation des berges du Paillon, l’amélioration de la mobilité des habitants avec, notamment, la création d’une nouvelle ligne de tramway, le développement d’équipements publics tels que l’implantation d’une recyclerie, d’un groupe scolaire de 11 classes et d’un pôle petite enfance. C’est aussi la réhabilitation thermique très ambitieuse de nombreux logements dans le secteur Saint-Joseph qui va permettre aux habitants de faire des économies et leur offrira un cadre de vie plus adapté , affirme Anthony Borré.

Un nouveau cœur de quartier déjà rénové

Du côté des habitants, l’amélioration des logements et des espaces de vie est appréciée. Nadège Bas, habitante du quartier depuis 23 ans et membre du conseil citoyen, confie : Nous sommes assez bien entendus dans notre quartier. Les pouvoirs publics étaient conscients que l’Ariane avait besoin de renouvellement et il y a eu un très gros effort de rénovation urbaine. Ça a vraiment donné un nouveau souffle au quartier.

En effet, l’aménagement d’un axe principal du quartier, la rue Anatole-de-Monzie, avec la construction de nombreux bâtiments d’habitation pensés pour accueillir des commerces et associations en rez-de-chaussée, a dynamisé le quartier et permis à ses nombreux acteurs d’être plus visibles. C’est le cas de l’association ALC, installée à l’Ariane depuis 2012, dans un premier temps au sein des locaux du centre d’animation Django-Reinhardt et maintenant dans cette rue, où elle a obtenu ses locaux propres. Notre emplacement actuel nous a permis d’être plus visibles par les familles qui osent désormais pousser la porte et nous rencontrer. Avoir nos propres locaux c’était aussi important pour recevoir plus facilement des groupes ou des personnes seules dans des bureaux fermés. Ça apporte plus de confidentialité, explique Aline Girard, éducatrice spécialisée pour ALC.

Juste en face de l’association se trouve la place des Mosaïques, considérée comme le nouveau cœur du quartier, où sont implantés les services publics. Selon Aline Girard, c’est un exemple fructueux de ce qui pourrait être fait dans le reste du quartier.

Totalement excentrés de la ville, les habitants de l’Ariane doivent compter près de 40 minutes de bus, comprenant un changement, pour rejoindre l’hypercentre. Actuellement, seulement 2 lignes de bus traversent le quartier, dont une qui dessert la ville de Nice et l’autre l’arrière-pays niçois. Plus qu’une nécessité, cette nouvelle ligne de tramway prévue pour 2026 permettra aux 10 000 habitants, souffrant d’un manque de connexion au reste de la ville, de gagner en mobilité et d’avoir une offre adaptée à leurs besoins. La promesse : un parcours bouclé en 25 minutes. Nous attendons avec impatience le tram car nos transports ne sont pas assez efficaces et trop lents. Son arrivée est vraiment importante, notamment pour les gens qui travaillent en dehors du quartier , témoigne Nadège Bas, habitante.

Plus de verdure et d’espaces de jeux

Poumon vert de l’Ariane selon les habitants, le parc Lécuyer est un endroit où se retrouvent les enfants et les parents après l’école et les mercredis. Il est situé à proximité des services publics implantés lors de la première phase de renouvellement (bibliothèque, centre d’animation Django-Reinhardt, poste, mairie annexe). S’il est le plus grand, le parc Lécuyer est loin d’être la seule aire de jeux pour les plus jeunes. La création récente du jardin Saramito, situé un peu plus au nord, en face de l’école élémentaire Jean-Piaget et au pied d’un nouveau complexe de logement réalisé lors du PNRU, en est un exemple parfait.

Nawel, nouvelle habitante vivant dans cet immeuble affirme : Depuis qu’il y a le jardin, je descends tous les jours avec mes enfants. C’est vraiment bien d’avoir des nouveaux espaces. Ça aère le quartier. Pour Nadège Bas, qui a contribué à la réalisation de ce jardin via le conseil citoyen, c’est une réussite et nous en voyons les résultats : il y a toujours beaucoup de monde dedans ! Autre exemple : l’aménagement des berges du Paillon, avec la construction récente d’un « city stade » et d’un espace sportif.

Il parle de la transformation du quartier

J’ai grandi à l’Ariane et m’y suis toujours beaucoup investi en tant que bénévole ou au sein de ma vie professionnelle. Quand j’ai voulu créer mon commerce de vente d’électroménager neuf et reconditionné, ça me tenait à cœur de le faire dans mon quartier, afin de proposer une nouvelle offre aux habitants. La rénovation du quartier et la construction de nouveaux locaux sur la rue Anatole-de- Monzie, où est implanté mon magasin, m’ont permis d’ouvrir à l’Ariane et c’est une victoire. Depuis, le quartier est plus agréable, donne envie de venir, de rentrer dans mon magasin et d’acheter aussi !