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Vie de l'Agence

Anne-Claire Mialot : « Agir ensemble pour un renouvellement urbain accéléré, concerté et exemplaire »

Anne-Claire Mialot a été nommée Directrice générale de l’ANRU depuis le 15 décembre 2021. Elle présente ses priorités et les enjeux de l’Agence pour les mois et années à venir.

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Dans quel état d’esprit arrivez-vous aujourd’hui à la tête de l’ANRU ?

Anne-Claire Mialot : Je suis déterminée, engagée et très motivée ! C’est un honneur d’avoir été proposée pour diriger cette Agence qui porte des enjeux majeurs pour la transformation des quartiers et l’amélioration de la vie quotidienne de millions de Français. Je suis donc particulièrement fière d’arriver à l’ANRU pour poursuivre, aux côtés d’une équipe engagée, le travail très ambitieux réalisé par mes prédécesseurs. J’ai à ce titre une pensée particulière pour Nicolas Grivel, qui a su mettre le NPNRU sur des rails solides en validant la quasi-totalité des projets dans un dialogue nourri avec les élus.

Vous étiez auparavant Préfète déléguée pour l’égalité des chances en Seine-Saint-Denis. Que retenez-vous de cette expérience en matière de rénovation urbaine ?

Avec 34 quartiers concernés par le NPNRU, la Seine-Saint-Denis est un territoire majeur de la rénovation urbaine. J’ai travaillé concrètement sur les projets urbains tout en me rendant compte de difficultés très concrètes : le relogement, les discussions avec les habitants, la reconstitution de l’offre… J’ai aussi vu les différents leviers qui nous permettront d’accélérer le renouvellement urbain et d’en faire une politique exemplaire. L’autre point que je retiens de mon expérience sur le terrain, c’est que si les quartiers populaires ont un réel besoin de rénovation urbaine, celle-ci doit s’articuler avec les politiques de droits communs en matière d’éducation, d’emploi, d’accès aux services publics... Nous devons travailler avec les élus locaux sur cette articulation qui a mon sens est essentielle pour améliorer concrètement la vie des habitants.

Les projets de renouvellement urbain sont une opportunité historique de donner un temps d’avance à ces quartiers par rapport à d’autres territoires

Aujourd’hui, 95 % des projets du NPNRU sont déjà validés. Quels vont être les enjeux pour la mise en œuvre de ce programme ?

D’abord, il faut achever la validation des projets. Il reste 14 quartiers avec de forts enjeux à valider, ce sera la priorité du premier trimestre. Ensuite, bien sûr, il y a la mise en oeuvre du NPNRU, pour laquelle j’ai deux exigences. D’une part l’accélération, car les dysfonctionnements urbains et l’urgence sociale nécessitent qu’on intervienne rapidement. D’autre part, l’exemplarité dans sa mise en œuvre sur les plans social, sociétal et environnemental. Il sera important pour cela de travailler en bonne intelligence avec les élus et en concertation avec les habitants.

Quelles sont vos autres priorités ?

Je souhaite que l’ANRU reste fidèle aux ambitions de ses créateurs en 2003, c’est-à-dire une rénovation urbaine grande cause nationale, transpartisane, portée par les élus locaux et les acteurs économiques et sociaux. Nous allons donc poursuivre et amplifier notre collaboration avec nos partenaires historiques que sont Action Logement, l’Union sociale pour l’habitat et la Banque des territoires, mais aussi les autres agences comme l’Anah et l’ANCT. Nous allons également renforcer nos outils de pilotage opérationnel. L’ANRU est une agence sérieuse qui doit rendre des comptes, notamment grâce à l’achèvement du déploiement de nos nouveaux outils de gestion.

 

De plus en plus, l’ANRU investit dans de nouvelles thématiques, comme l’agriculture urbaine. Quels seraient les autres sujets sur lesquels l’ANRU pourrait s’engager ?

L’innovation occupe une place importante à l’ANRU et c’est une force pour accompagner les élus dans leurs réflexions sur les quartiers de demain. « Les Quartiers Fertiles » sont une belle réussite. Et de nombreuses autres thématiques méritent d’être traitées, comme par exemple la santé, avec l’impact de la crise sanitaire. Le vieillissement représente aussi un enjeu important dans les quartiers, qui ont longtemps été caractérisés par leur jeunesse. Et bien sûr, il y a le changement climatique, avec des réflexions à mener sur l’artificialisation des sols, la mobilité… Sur tous ces sujets, les projets de renouvellement urbain sont une opportunité historique de donner un temps d’avance à ces quartiers par rapport à d’autres territoires.

 

Le renouvellement urbain ne fonctionne que s’il est porté par l’ensemble des acteurs


Quelles sont selon vous les conditions essentielles pour réussir à changer durablement la vie quotidienne dans les quartiers ?

Le renouvellement urbain ne fonctionne que s’il est porté par l’ensemble des acteurs : les élus, les bailleurs et tous les acteurs du territoire. Il est également essentiel d’associer les habitants dès l’amont des projets. Chaque projet est différent parce que chaque territoire est différent, il n’y a donc pas de recette unique. Dans chaque quartier, nous devons faire du « cousu main » et nous adapter. C’est grâce à cela que nous obtiendrons une transformation durable. J’aurai l’occasion ces prochaines semaines d’aller à la rencontre de ces multiples réalités du renouvellement urbain en réalisant un tour de France des régions. Ce sera l’occasion pour moi de porter ce message de confiance envers l’ensemble des acteurs qui mettent en œuvre cette belle politique publique.

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