En immersion

Pantin : le nouveau visage des Courtillières

L’installation de l’Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine à Pantin n’a rien d’un hasard. La Seine-Saint-Denis constitue un département emblématique de son action. La modernisation du quartier des Courtillières ou des Quatre-Chemins illustre la réussite des opérations de renouvellement urbain dans les quartiers prioritaires de la ville.

Vu dans en villes, le mag de l'anru

Publié le 3 mars 2023

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En Immersion à Pantin (93), dans les quartiers Courtillières et Quatre-Chemins

Nord-est de Pantin : entre le fort d’Aubervilliers et le cimetière, un immeuble ondule sur 1 km de long. Édifié pendant les Trente Glorieuses, le Serpentin est une construction emblématique des Courtillières, un quartier d’habitat social imaginé par l’architecte Émile Aillaud, figure des grands ensembles. Dans les années 1970, les appartements sont devenus trop petits pour héberger des familles nombreuses, ils étaient mal isolés et les façades dégradées, rappelle Bertrand Kern, maire de la commune.

À partir de 2006, le quartier des Courtillières bénéficie d’un ambitieux programme de renouvellement urbain porté par la Ville et l’ANRU. 1 200 logements sont rénovés et agrandis. 32 millions de carreaux de verre aux teintes rose, violet et bleuté viennent désormais égayer les murs du Serpentin. L’espace vert de 4 hectares réaménagé, avec son jeu de grimpe bigarré, enchante les habitants. Ce quartier a bénéficié de 57,8 millions d’euros de subventions de l’ANRU, 107 millions d’euros de Pantin Habitat et 32, 4 millions d’euros de la Ville de Pantin.

Rénovation urbaine rime aussi avec réhabilitation des équipements publics, comme celle du centre de santé Ténine, des écoles Quatremaire et Jean-Jaurès. Un mini-marché prend ses marques sur la place François-Mitterrand. « Nous n’avions plus de commerce de proximité, ce nouveau marché ramène de la vie tous les samedis matin ! », assure Nathalie Pons, pharmacienne. Point d’orgue de cette transformation : la bibliothèque Nelson-Mandela, financée par Est Ensemble, la ville de Pantin et l’ANRU, ouvrira ses portes courant 2023. Un lieu culturel de 1 200 m2, doté d’une bibliothèque, d’une ludothèque, d’une salle de diffusion et d’un rooftop végétalisé.

Melvin Laguerre, coordinateur socioculturelau sein de l’association Les Engraineurs, initie les jeunes du coin au cinéma. Implanté dans le quartier depuis 1998, il y voit un atout majeur pour son activité : Cet équipement offre des opportunités de nouveaux projets et partenariats. Je pense que c’est merveilleux pour le quartier, et Pantin en général.

L’essor des Pantinoises

À la lisière des Courtillières, un nouveau quartier a vu le jour : Les Pantinoises. Ses rues, baptisées Gisèle-Halimi, Marie-Curie ou encore Miriam-Makeba, rendent hommage à des personnalités féminines engagées. Il accueille 370 logements neufs dédiés à l’accession à la propriété. Objectif ? Ramener de la mixité sociale dans nos quartiers, signale Bertrand Kern. Matthieu Costes a emménagé en mars 2022. Nous avons vu les rénovations menées par la Ville sur les logements, sur l’avenue Jean-Jaurès et le fort d’Aubervilliers. Aujourd’hui, le quartier a du potentiel et de nombreux atouts, observe ce primo-accédant.

Les travaux se poursuivent aux Quatre-Chemins, dans le cadre du Nouveau Programme National de Rénovation Urbaine. Sur la période 2007- 2022, 20 millions d’euros y ont déjà été déployés par l’ANRU. Résultats : 271 logements démolis remplacés par 1 000 constructions neuves, et deux espaces verts inaugurés, le parc Diderot et le square Anne-Franck. L’enjeu, c’est de réhabiliter les logements indignes en logements sociaux, mais aussi de mener une action sur les services publics, précise Bertrand Kern. Un nouveau centre de santé et une Micro-Folie antenne jeunesse verront le jour en 2025.

Elles parlent de la transformation du quartier

Je travaille ici depuis 1991 et j’ai vu l’évolution des Courtillières. Il y a toujours eu un esprit de village ici, mais ce quartier a longtemps été laissé-pour-compte. La rénovation des bâtiments amène un nouveau standing mais aussi une mixité dans la population.

La qualité de vie des habitants s’est améliorée grâce aux nouvelles infrastructures qui apportent un certain esthétisme au quartier. Pour les acteurs associatifs, ces travaux permettent d’attirer de nouveaux publics, pas forcément issus des Courtillières. C’est un impact positif.