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En immersion

Toulouse : un nouveau souffle pour Empalot

À Toulouse, Empalot souffrait d’enclavement et d’une image négative. Depuis 2007, ce quartier prioritaire de la politique de la ville a été en grande partie rénové dans le cadre d’un projet de renouvellement urbain. Objectif : ouvrir de nouvelles perspectives aux habitants. Découvrez-les dans notre reportage.

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 Découvrez notre reportage 

En Immersion à Toulouse (31), dans le quartier d'Empalot

C'est un écrin de verdure au sud-est de Toulouse, à 7 minutes de métro du Capitole : bienvenue à Empalot. Au nord, la cité Daste, où furent construits de grands ensembles dans les années 1950. Au sud, le secteur de La Poudrerie, proche du site de l’usine AZF. Son explosion en 2001 a profondément marqué le quartier et ses habitants. Centre commercial devenu vétuste, exiguïté des logements… C’est un quartier qui n’a pas été rénové pendant 30 ou 40 ans. L’habitat s’est dégradé et Empalot véhiculait une image négative, raconte Philippe Nespoulous, pharmacien implanté ici depuis 33 ans.

Fil rouge du projet urbain : embellir le cadre de vie et adoucir le quotidien des locaux

À partir de 2012, la déconstruction des barres d’immeubles et la reconstruction de résidences mêlant logements sociaux et privés viennent modifier la physionomie du quartier. Au total, 468 logements ont été démolis et 754 réhabilités. Des travaux menés dans le cadre d’un vaste chantier de rénovation, soutenu par l’Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine, à hauteur de 13,6 millions d’euros. Fil rouge du projet urbain opéré par Oppidea, la société d'économie mixte d'aménagement du territoire de Toulouse Métropole : embellir le cadre de vie et adoucir le quotidien des locaux. Avant les travaux, c’était très bétonné. Il n’y avait que des tours, les jeunes traînaient en bas des immeubles. Aujourd’hui, c’est plus aéré, les gens sortent plus, c’est plus vivant, témoigne Karima El Ouazizi, habitante.

Une attractivité retrouvée

Nouveau cœur de quartier, la place Aline-Viadieu incarne le renouveau d’Empalot. Au pied de la résidence Cœur Garonne, les commerces ont été réimplantés. La pharmacie de Philippe Nespoulous a suivi le déménagement : Nous nous sommes déplacés de 200 mètres mais j’ai presque l’impression d’avoir changé de quartier. Positionnés face au métro, nos commerces attirent désormais la population de passage, qui reste, et ça c’est nouveau. Empalot retrouve une dynamique économique.

Autre construction emblématique : la Brique rouge, ce bâtiment imposant tire son appellation de la pierre d’argile typique de l’architecture toulousaine. L’équipement abrite le centre d’animation socio-culturel et la maison de la jeunesse et de la culture (MJC). C’est un nouveau lieu repère pour les habitants d’Empalot, qui a permis de donner un nouvel élan aux dynamiques associatives et culturelles, témoigne Delphine Raffel, responsable de la MJC. Quelques mètres plus haut sur la rue Maria-Mombiola, au-dessus du stade Corbarieu, trône la résidence Novadiem. Un nouvel immeuble qui attire les acquéreurs.

Amener de la mixité sociale, c’était justement un des objectifs visés, selon Gaëtan Cognard, adjoint à la politique de la Ville : Passer de 70 % de logements sociaux à 50 % et faire en sorte que, demain, toutes les typologies de familles et de niveaux de vie vivent à Empalot. Le quartier poursuit sa mutation dans le cadre du Nouveau Programme National de Renouvellement Urbain (NPNRU), avec pour symbole l’inauguration du groupe scolaire Daste-Daubié prévue à l’été 2024.

Elle parle de la transformation du quartier

« Les habitants ne se sont pas approprié spontanément la Brique rouge. Il a fallu du temps et un gros travail pour faire connaître ce nouvel équipement et attirer un public de quartier. Aujourd’hui, les familles viennent pratiquer les arts martiaux, la danse, les arts plastiques, la musique… et s’y installent dans la durée. Dans les quartiers prioritaires, la vie associative et culturelle apporte du “mieux vivre ensemble” mais aussi une sécurité morale aux habitants. »

Quartier d'Empalot à Toulouse (31)

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